COMMISSION DU COMMERCE ET DES APPROVISIONNEMENS. ' RAPPORT FAIT A LA CONVENTION NATIONALE, AU NOM DE SON COMITÉ DE SALUT PUBLIC , Par BARRÉRE, le .8 Germinal , l’an , de la République Française , une et indivisible. SUR les Fonctionnaires publics qui refusent ou négligent de faire exécuter les Réqui- fitions de la Commiffon des Subfiflances & Approvifionnemens ; Avzc le Décret rendu dans la même Séance . ^ H*. de douter que les dispositions de l’article IV de la cinquième section de la loi du 14 frimaire, concernant les fonctionnaires pin blics coupables de négligence dans la sur- veillance ou l’application des lois , soient applicables à ceux d’entr’eux qui refusent ou négligent de faire exécuter les réquisitions THE WEWBERWf A UBRARY ( * ) de la côtnmission des subsistances ët apprO- visionnemens. Ce doute se change en opinion , qui , si elle s’accréditoit , deviendrait funeste à la république , eri favorisant la foiblësse et l’inertie de plusieurs corps administratifs. On voit des administrateurs délibérer sur\ lés réquisitions qui leur sont adressées , prendre des arrêtés pour en suspendre ou modifier l’exécution priver les armées , les départemens des secours qui leur sont promis, et sur lesquels on a fonde le service* Ces administrateurs Ont l’art perfide de faire précéder leurs résolutions de considé- rations qui répandent l’alarme et l’inquié- tude ; ils exagèrent la consommation dans leurs districts ; ils dissimulent l’étendue des ressources : s’ils se déterminent enfin à or- donner l’exécution des réquisitions , ce n’est au’après avoir affirmé qu’il est impossible de les exécuter. Ils croient mettre ainsi leur responsabilité à couvert. I*es administres songent à peine à exécuter les réquisitions , lorsque les administrateurs ont déclaré qu elles sont inexécutables. Tonte la France sait maintenant qu’au- cune commune, aucun citoyen iï’a intérêt, sous aucun rapport, de se soustraire à l’exé^ cution des réquisitions* \ • \ » ï/approvîsiôimement des armées , des dis- tricts , ne peut s’exécuter qüe par des ver- eemens de proche en proche i Des citoyens voisins des armées et des lieux où les besoins se foüt sentir , doivent partager leurs subsistances sans s’occuper des besoins éloignés , et sans calculer la consommation des derniers mois qui précè^ dent immédiatement la récolte. Nous sommes tous frères, et le fédéralisme des subsistances seroit le plus grand des attentats* Les citoyens doivent compter qu’on erm ploiera pour eux les mêmes moyens de ver- sement et de circulation ÿ que l’on emploie pour ceux qui éprouvent des besoins actuels et urgenSà Le gouvernement satisfera à leurs besoins. Les arrivages et les prises améliorent notre situation tous les jours. Le prix des grains, de quelqu’endroit qu’on le tire, demeurera fixé au même taux. Les frais de transport ne seront calculés que sur la distance de dix lieues. Toutes ces dispositions doivent fixer in- variablement la confiance et la sécurité des citoyens dont les grains sont en réquisition. La conduite des administrateurs qui cher- cheroient à suspendre ou retarder l’exécution ' ... (4) des réquisitions , est un attentat contre le salut de la patrie. La convention nationale doit déclarer que les peines portées par le décret du 14 frimaire contre les corps administra- tifs coupables de refus ou de négligence dans la surveillance de l’application des lois, sont applicables à ceux qui refusent ou né- gligent de faire exécuter les réquisitions de la commission. La Convention nationale, après avoir entendu le rapport du comité de salut public , Décrète que les administrateurs et les fonctionnaires publics qui suspendront les réquisitions de la commission des subsis* tances et des approvisionnemens , dont l’exécutions leur aura été confiée , ou qui leur auront été adressées ou notifiées , ou qui , par des délibérations , des arrêtés ou des proclamations en atténueront l’effet, encourront les peines portées par l’ar- ticle IV de la cinquième section du décret du 14 frimaire. L’insertion du présent décret au bulletin tiendra lieu de publication.